Cette bibliographie montre un paysage scientifique en consolidation : des mesures de biomarqueurs et des tests adversariaux de théories (neurosciences), des protocoles prospectifs en contexte clinique extrême (réanimation, fin de vie), et des paradigmes expérimentaux (OBE en VR, rêve lucide instrumenté) qui rendent testables des aspects autrefois purement anecdotiques. Elle ouvre des axes de recherche sur les conditions minimales de l’expérience consciente et sur les limites des modèles actuels. En revanche, elle ne suffit pas — à elle seule — à établir une thèse forte de type ‘conscience non-locale’ : cela exigerait des protocoles dédiés à l’acquisition d’informations vérifiables hors canaux sensoriels, avec réplications indépendantes.

A) Conscience (théories & biomarqueurs)

• Cogitate Consortium. (2025). Test adversarial des théories du Workspace Neuronal Global et de l’Information Intégrée de la conscience (Adversarial testing of global neuronal workspace and integrated information theories of consciousness). Nature, 642(8066), 133–142. DOI : 10.1038/s41586-025-08888-1. —
  PUBLICATION

  Cette étude est remarquable car elle met deux grandes théories rivales de la conscience (GNWT et IIT) en “face-à-face” avec des prédictions explicites et des analyses pré-enregistrées. Elle ne “prouve” pas une théorie à elle seule, mais fournit un cadre rare de test comparatif, utile pour clarifier ce qui est réellement falsifiable et ce qui relève encore de l’interprétation.

• Jang, H., Mashour, G. A., Hudetz, A. G., & Huang, Z. (2024). Mesurer l’équilibre dynamique entre intégration et ségrégation sous-jacent à la conscience, à l’anesthésie et au sommeil chez l’humain (Measuring the dynamic balance of integration and segregation underlying consciousness, anesthesia, and sleep in humans). Nature Communications, 15, 53299. DOI : 10.1038/s41467-024-53299-x. —
  PUBLICATION

  Les auteurs proposent un indicateur quantitatif basé sur la dynamique des réseaux cérébraux (équilibre entre “intégration” et “ségrégation”) pour comparer différents états : éveil, sommeil et anesthésie. L’apport principal est méthodologique : une métrique exploitable pour relier des états de conscience à des signatures de connectivité mesurables.

• Mashour, G. A. (2024). Anesthésie et neurobiologie de la conscience (Anesthesia and the neurobiology of consciousness). Neuron, 112(10), 1553–1567. DOI : 10.1016/j.neuron.2024.03.002. —
  PUBLICATION

  Revue de référence : l’anesthésie est utilisée comme “sonde” expérimentale pour dissocier éveil, attention, perception et expérience subjective. Le texte synthétise ce que l’on sait (et ce que l’on ne sait pas) sur les circuits, les réseaux à grande échelle et les transitions “conscience ↔ non-conscience”.

• Luppi, A. I., et al. (2025). L’anesthésie générale diminue l’unicité de la connectivité fonctionnelle cérébrale entre individus et espèces (General anaesthesia decreases the uniqueness of brain functional connectivity across individuals and species). Nature Human Behaviour, 9(5), 987–1004. DOI : 10.1038/s41562-025-02121-9. —
  PUBLICATION

  Ce travail met l’accent sur un effet “macro” : sous anesthésie, les dynamiques cérébrales deviennent moins distinctives (“moins uniques”), comme si les signatures individuelles s’aplatissaient. L’intérêt est de proposer une lecture complémentaire des biomarqueurs : non seulement la conscience baisse, mais la variété des trajectoires cérébrales se réduit.

B) EMI / NDE (expériences de mort imminente)

• Parnia, S., et al. (2023). AWAreness during REsuscitation – II : étude multicentrique de la conscience et de la perception lors d’un arrêt cardiaque (AWAreness during REsuscitation – II: A multi-center study of consciousness and awareness in cardiac arrest). Resuscitation, 191, 109903. DOI : 10.1016/j.resuscitation.2023.109903. —
  PUBLICATION

  Étude clinique multicentrique rare car elle essaie d’objectiver la “conscience autour de la réanimation” en combinant données médicales, récits et, lorsque possible, mesures neurophysiologiques. L’apport majeur est d’établir un cadre empirique (plutôt qu’un débat théorique) sur ce qui peut être mesuré durant et après une réanimation.

• Xu, G., et al. (2023). Pic de couplage neurophysiologique et de connectivité des oscillations gamma dans le cerveau humain en fin de vie (Surge of neurophysiological coupling and connectivity of gamma oscillations in the dying human brain). PNAS, 120(19), e2216268120. DOI : 10.1073/pnas.2216268120. —
  PUBLICATION

  Données humaines très rares : observation d’une augmentation transitoire de couplage/connectivité (dont bandes gamma) à proximité de la fin de vie dans un contexte d’enregistrement clinique. Le papier est souvent cité car il suggère qu’une activité coordonnée peut survenir en phase terminale, mais l’interprétation (conscience, artefacts, contexte clinique) reste délicate.

• Shaw, N. A. (2024). Le modèle « activité gamma » des EMI : critique et réinterprétation (The gamma-band activity model of the near-death experience: a critique and a reinterpretation). F1000Research, 13, 674. DOI : 10.12688/f1000research.151422.2. —
  PUBLICATION

  Article critique : il questionne l’idée “une bouffée de gamma expliquerait les EMI” en discutant les limites méthodologiques (enregistrements, artefacts possibles, extrapolations). Son intérêt est d’éviter les raccourcis : il rappelle ce qui est raisonnable d’inférer à partir d’EEG en contexte extrême, et ce qui ne l’est pas.

• Barreto, S. (2025). EMI : revue bibliométrique et revue systématique de la littérature publiée de 1977 à 2025 (Near-Death Experiences: A Bibliometric and Systematic Review of Published Literature From 1977 to 2025). OMEGA – Journal of Death and Dying. DOI : 10.1177/00302228251363788. —
  PUBLICATION

  Cette revue sert de “carte du territoire” : elle synthétise les tendances du champ (thèmes, méthodes, populations étudiées) et met en évidence les zones surdocumentées (questionnaires, récits) et les zones encore rares (protocoles instrumentés, prospectifs). Très utile pour distinguer ce qui est bien établi de ce qui reste exploratoire.

• Miquel-Sendra, A., & García-Alandete, J. (2025). Revue systématique des effets à long terme des EMI (Systematic Review on the Aftereffects of Near-Death Experiences). OMEGA – Journal of Death and Dying. DOI : 10.1177/00302228251350515. —
  PUBLICATION

  Revue centrée sur les “aftereffects” : changements durables rapportés après une EMI (valeurs, rapport à la mort, relations, sens). Point important : elle permet aussi de repérer les effets potentiellement difficiles (désajustements sociaux, confusion, détresse), souvent moins discutés dans les versions grand public.

• Ross, J., et al. (2025). Conscience pendant un arrêt circulatoire sous hypothermie profonde : étude de faisabilité (Consciousness in deep hypothermic circulatory arrest: a feasibility study). Journal of Cardiothoracic Surgery, 20(1), 242. DOI : 10.1186/s13019-025-03484-w. —
  PUBLICATION

  Contexte clinique extrêmement encadré (chirurgie cardiaque avec hypothermie profonde) : l’étude explore la faisabilité de mesurer des phénomènes de conscience/mémoire autour d’une période de circulation interrompue. L’apport est surtout protocolaire : tester ce qui est mesurable et reproductible dans une situation “limite” mais médicalement contrôlée.

C) Lucidité terminale / paradoxical lucidity

• Gilmore-Bykovskyi, A., et al. (2024). Protocole d’étude observationnelle pour capturer, valider et caractériser des épisodes de lucidité chez des personnes vivant avec une démence avancée en soins palliatifs (An observational study protocol to capture, validate and characterise lucid episodes in people living with advanced dementia receiving hospice care). BMJ Open, 14(5), e085897. DOI : 10.1136/bmjopen-2024-085897. —
  PUBLICATION

  Protocole clé : il formalise comment repérer et valider des “épisodes de lucidité” (définitions, critères, collecte) chez des personnes avec démence avancée en hospice. Son apport principal est méthodologique : transformer un phénomène souvent anecdotique en objet étudiable, comparable, et potentiellement quantifiable.

• Griffin, J. M., et al. (2024). Développer et décrire une typologie d’épisodes de lucidité chez des personnes atteintes d’Alzheimer et démences apparentées (Developing and describing a typology of lucid episodes among people with Alzheimer’s disease and related dementias). Alzheimer’s & Dementia. DOI : 10.1002/alz.13667. —
  PUBLICATION

  Cette publication propose une typologie (catégories) d’épisodes de lucidité : ce qui change (langage, reconnaissance, attention, affect, cohérence) et comment le décrire. L’intérêt est de réduire le flou : au lieu d’un “retour à soi” général, on obtient des dimensions observables pour une future mesure standardisée.

• Chin, K., Chin, J., Tom, J., & Corona, A. (2024). Série de cas : reconnaître la lucidité terminale chez des patients en soins palliatifs sans démence (A case series recognizing terminal lucidity in non-dementia hospice and palliative care patients). Journal of Pain and Symptom Management. DOI : 10.1016/j.jpainsymman.2024.02.125. —
  PUBLICATION

  Série de cas qui élargit le phénomène : la lucidité terminale n’est pas forcément limitée aux démences. L’apport est surtout clinique/observatoire : décrire des épisodes de clarté ou de communication “inattendue” en fin de vie, et encourager des critères de documentation plus précis en soins palliatifs.

• Griffin, J. M., et al. (2025). Épisodes de lucidité et impact sur le stress et le deuil des proches (LEAD) : protocole d’une étude observationnelle longitudinale (Lucid episodes … and their impact on family caregiver stress and grief (LEAD): protocol…). BMJ Open, 15(7), e098182. DOI : 10.1136/bmjopen-2024-098182. —
  PUBLICATION

  Protocole longitudinal qui vise à documenter les épisodes de lucidité avec des critères standardisés, en contexte de soins (notamment hospice). Son apport clé est de mesurer aussi l’effet sur les proches : stress, compréhension de l’événement, et trajectoires de deuil, afin d’éclairer les besoins d’accompagnement et d’éviter les interprétations hâtives.

• Perera, S. (2025). La lucidité terminale comme enjeu de promotion de la santé en fin de vie (Terminal Lucidity as a Health Promotion Challenge in End-of-Life Care). Illness, Crisis & Loss. DOI : 10.1177/10541373251334317. —
  PUBLICATION

  Article de cadrage qui traite la lucidité terminale comme un sujet de pratiques de soin : clarifier les termes, distinguer la lucidité d’autres états (délire, fluctuations, effets médicamenteux), et proposer une lecture orientée “qualité de l’accompagnement”. L’apport est surtout éthique et organisationnel : comment intégrer ces épisodes dans les soins sans les surinterpréter.

D) Sorties de corps (OBE)

• Moix, J., Baldaccini, S., & Isern, M. (2025). Sorties de corps : revue de portée (Out of body experiences: Scoping review). EXPLORE, 21(4), 103196. DOI : 10.1016/j.explore.2025.103196. —
  PUBLICATION

  Revue de synthèse large : elle cartographie les OBE (contextes d’apparition, profils, facteurs associés) et compare les principales hypothèses explicatives (multisensoriel/vestibulaire, sommeil, neurologie, psychologie). L’apport est de structurer un champ très hétérogène en distinguant clairement phénoménologie (ce qui est vécu) et mécanismes plausibles (ce qui peut être testé).

• Toi, C., Ishiguchi, A., & Imaizumi, S. (2024). La hauteur de la perspective en première personne influence l’illusion de sortie de corps (Height of the first-person perspective affects the out-of-body experience illusion). Frontiers in Virtual Reality, 5. DOI : 10.3389/frvir.2024.1445725. —
  PUBLICATION

  Étude expérimentale en réalité virtuelle : en manipulant la hauteur du point de vue (perspective 1re personne), les auteurs montrent que la “localisation de soi” peut basculer et produire une illusion de type OBE. L’apport est méthodologique : rendre testable, en conditions contrôlées, un élément central des OBE (se sentir “situé” ailleurs que dans son corps).

• De Ridder, D., Van Laere, K., Dupont, P., Menovsky, T., & Van de Heyning, P. (2007). Visualiser la sortie de corps dans le cerveau (Visualizing Out-of-Body Experience in the Brain). New England Journal of Medicine, 357, 1829–1833. DOI : 10.1056/NEJMoa070010. —
  PUBLICATION

  Article fondateur : il relie des expériences de type OBE à des mécanismes neurobiologiques, en particulier des régions impliquées dans l’intégration multisensorielle et la représentation du corps (souvent discutées autour du carrefour temporo-pariétal). L’apport majeur est d’ancrer un vécu “extraordinaire” dans une neurophysiologie plausible, même si cela ne couvre pas toutes les formes d’OBE rapportées.

E) Bonus – Rêve lucide « instrumenté »

• Erlacher, D., & Schredl, M. (2010). S’entraîner à une tâche motrice en rêve lucide améliore la performance ultérieure : étude pilote (Practicing a Motor Task in a Lucid Dream Enhances Subsequent Performance: A Pilot Study). The Sport Psychologist, 24(2), 157–167. DOI : 10.1123/tsp.24.2.157. —
  PUBLICATION

  Étude pilote souvent citée car elle teste une idée simple et “falsifiable” : une répétition volontaire d’une tâche motrice pendant un rêve lucide peut-elle améliorer la performance au réveil ? Les résultats vont dans le sens d’un gain mesurable après entraînement en rêve lucide, mais l’article reste prudent sur l’interprétation : l’amélioration peut refléter un apprentissage moteur, mais aussi des facteurs non spécifiques (motivation, attentes/placebo). L’apport principal est d’ouvrir un cadre expérimental testable pour comparer entraînement en rêve lucide, entraînement mental et entraînement physique.

• Peters, E., Golembiewski, S., Erlacher, D., & Dresler, M. (2023). Prolonger l’entraînement mental pendant le sommeil : améliorer les habiletés motrices grâce au rêve lucide (Extending mental practice to sleep: Enhancing motor skills through lucid dreaming). Medical Hypotheses, 174, 111066. DOI : 10.1016/j.mehy.2023.111066. —
  PUBLICATION

  Article récent (revue/argumentaire) co-écrit par Erlacher qui fait le point sur l’idée “rêve lucide = entraînement mental en environnement immersif”. Il synthétise les résultats expérimentaux disponibles (améliorations après entraînement en rêve lucide), discute les parallèles physiologiques avec l’action réelle (réponses autonomes, activité musculaire/oculaire rapportées dans certains travaux) et surtout liste clairement les limites à lever (rareté du rêve lucide, contrôle imparfait du scénario, effets d’attente). À lire comme une mise en perspective structurée plutôt qu’une preuve définitive.

• Peters, E., et al. (2024). Communication bidirectionnelle en rêve lucide via stimulation électrique musculaire (Two-way communication in lucid dreaming using Electrical Muscle Stimulation (EMS)). International Journal of Dream Research. Lien : https://journals.ub.uni-heidelberg.de/index.php/IJoDR/article/view/106414 —
  PUBLICATION

  Preuve de concept : l’étude explore une communication “aller-retour” avec un rêveur lucide pendant le sommeil via des signaux musculaires (EMS) et des réponses codées. L’apport est de réduire la dépendance au récit au réveil et d’ouvrir la voie à des protocoles plus instrumentés (tâches simples, réponses en temps réel) sur la conscience en REM.

F) Guérisons « miraculeuses » – rémissions spontanées et réponses exceptionnelles (littérature médicale)

• Conley, B. A., et al. (2020/2021). Initiative des « répondants exceptionnels » : faisabilité d’une étude pilote du National Cancer Institute (The Exceptional Responders Initiative: Feasibility of a National Cancer Institute Pilot Study). JNCI: Journal of the National Cancer Institute, 113(1), 27–37. DOI : 10.1093/jnci/djaa061. —
  PUBLICATION

  Ce papier pose un cadre sérieux pour étudier des patients dont la réponse au traitement est hors norme (“exceptional responders”). L’apport est organisationnel et scientifique : critères, collecte centralisée, exploitation de données cliniques et biologiques, afin d’identifier des mécanismes (souvent immunitaires ou moléculaires) derrière des réponses rares.

• Wheeler, D. A., et al. (2021). Caractéristiques moléculaires des cancers présentant des réponses exceptionnelles au traitement (Molecular Features of Cancers Exhibiting Exceptional Responses to Treatment). Cancer Cell, 39(1), 38–53.e7. DOI : 10.1016/j.ccell.2020.10.015. —
  PUBLICATION

  Travail orienté mécanismes : il examine des profils moléculaires associés à des réponses thérapeutiques exceptionnelles (selon tumeurs/traitements), pour transformer l’“inexplicable” en hypothèses testables. L’apport est de pointer des vulnérabilités biologiques (altérations, voies, microenvironnement, immunité) pouvant guider une médecine plus personnalisée.

• Radha, G., & Lopus, M. (2021). La rémission spontanée du cancer : perspectives actuelles et importance thérapeutique (The spontaneous remission of cancer: Current insights and therapeutic significance). Translational Oncology, 14(9), 101166. DOI : 10.1016/j.tranon.2021.101166. —
  PUBLICATION

  Revue générale sur les rémissions spontanées : définitions, rareté, qualité variable des observations, et principales explications discutées (immunité, infections, inflammation, hormones, erreurs de diagnostic, effets de biopsie, etc.). L’apport est de cadrer le sujet avec prudence : ce phénomène existe, mais il est rare et souvent difficile à interpréter.

• Lau, K. L., & Ferozepurwalla, Z. (2024). Régression spontanée des carcinomes épidermoïdes ORL : revue systématique et méta-analyse de rapports de cas (Spontaneous regression of head and neck squamous cell carcinoma: a systematic review and meta-analysis of case reports). The Journal of Laryngology & Otology, 138(11), 1054–1060. DOI : 10.1017/S0022215124001336. —
  PUBLICATION

  Synthèse focalisée sur les cancers ORL à partir de rapports de cas : elle décrit circonstances, délais, facteurs associés et tente une mise en cohérence. L’apport est surtout critique : une revue systématique sur des case reports permet de repérer des motifs récurrents, tout en soulignant les limites (biais de publication, hétérogénéité, absence de contrôle).

• Eslinger, C., et al. (2024). Régression spontanée d’un carcinome hépatocellulaire avancé après infection COVID-19 et vaccination : rapport de cas et revue de littérature (Spontaneous regression of advanced hepatocellular carcinoma following COVID-19 infection and vaccination: a case report and review of literature). Journal of Gastrointestinal Oncology, 15(4), 1933–1938. DOI : 10.21037/jgo-24-59. —
  PUBLICATION

  Rapport de cas détaillant une régression tumorale rare, associée temporellement à une infection et/ou à une vaccination, avec discussion de pistes immunologiques. L’apport est exploratoire : il alimente des hypothèses (activation immune, inflammation) mais ne peut pas établir une causalité générale (un cas = signal, pas preuve).

• Hallaert, P., et al. (2025). Régression tumorale spontanée et réponse à l’immunothérapie : expansion clonale des lymphocytes T dans le carcinome à cellules de Merkel (Spontaneous tumor regression and immunotherapy response demonstrate clonal T-cell expansion in Merkel cell carcinoma). npj Precision Oncology, 9, Article 212. DOI : 10.1038/s41698-025-00987-6. —
  PUBLICATION

  Intéressant car il relie un événement clinique rare (régression) à des observations immunologiques mesurables (expansion clonale de lymphocytes T) dans un cancer spécifique. L’apport est mécanistique : il renforce l’idée que certaines régressions “spontanées” peuvent refléter une réponse immune efficace, parfois en continuité avec des réponses à l’immunothérapie.

G) Souvenirs de vies antérieures (réincarnation) — cas et revues

• Wehrstein, K. M. (2022, maj. 22/10/2024). Le cas Cameron Macauley (Écosse) : « souvenirs d’une vie antérieure » (Cameron Macauley (reincarnation case)). Psi Encyclopedia (Society for Psychical Research). —
  PUBLICATION

  Synthèse très utile pour un cas occidental connu : elle récapitule les déclarations de l’enfant, les éléments jugés concordants (lieu, maison, détails matériels) et ce qui reste non établi (notamment l’identification finale d’une “personne” précise). À noter : ce n’est pas un article académique évalué par les pairs, mais une ressource de référence (SPR) qui aide à distinguer “faits vérifiés” et “interprétations”.

• Tucker, J. B. (2008). Les récits d’enfants disant se souvenir d’une vie antérieure : revue (Children’s reports of past-life memories: a review). EXPLORE, 4(4), 244–248. DOI : 10.1016/j.explore.2008.04.001. —
  PUBLICATION

  Revue “porte d’entrée” : elle décrit les motifs récurrents rapportés dans ces cas (âge d’apparition, type de détails, comportements associés) et discute les hypothèses explicatives possibles. L’apport est surtout de clarifier ce qui est typiquement documenté et les limites méthodologiques (témoignages, biais, vérifications inégales).

• Moraes, L. J., et al. (2022). Études académiques sur les souvenirs revendiqués de vies antérieures : revue de portée (Academic studies on claimed past-life memories: a scoping review). EXPLORE, 18(3), 371–378. DOI : 10.1016/j.explore.2021.05.006. —
  PUBLICATION

  Cartographie du champ : elle recense les types d’études publiées, les méthodes dominantes (entretiens, vérifications documentaires), et les variables souvent rapportées. Très utile pour “calibrer” le niveau de preuve : la plupart des données sont observationnelles, avec hétérogénéité des dossiers et risques de biais de sélection/publication.

• Moraes, L. J., et al. (2024). Enfant déclarant des souvenirs d’une vie antérieure : rapport de cas et revue de littérature (Children who claim previous life memories: a case report and literature review). EXPLORE, 20(6), 103063. DOI : 10.1016/j.explore.2024.103063. —
  PUBLICATION

  Exemple moderne d’un dossier “publiable” : description d’un cas, démarche d’investigation, et remise en contexte avec la littérature. L’intérêt est méthodologique (comment documenter proprement), mais la portée reste limitée par nature : un cas isolé ne permet pas de conclure, il sert surtout à préciser les critères et les hypothèses testables.

• Tucker, J. B. (2016). Le cas James Leininger : un cas américain du « type réincarnation » (The Case of James Leininger: An American Case of the Reincarnation Type). EXPLORE, 12(3), 200–207. DOI : 10.1016/j.explore.2016.02.003. —
  PUBLICATION

  Cas occidental très discuté : déclarations d’un enfant, éléments spécifiques, puis correspondances recherchées. L’apport est d’exposer un dossier “riche” et d’en discuter les points forts/faibles. Point critique : ce type de cas est particulièrement sensible aux biais (reconstructions a posteriori, influence familiale, sélection des détails), d’où l’importance des éléments datés/archivés avant identification.

• Stevenson, I. (1983). Enfants américains affirmant se souvenir de vies antérieures (American children who claim to remember previous lives). Journal of Nervous and Mental Disease, 171(12), 742–748. DOI : 10.1097/00005053-198312000-00006. —
  PUBLICATION

  Article classique en “série de cas” (États-Unis) qui compare implicitement un contexte culturel moins favorable à la réincarnation à d’autres régions. L’intérêt : montrer que des cas existent aussi en Occident et discuter leur vérifiabilité (souvent plus faible, parfois intrafamiliale). Limite : données historiques et méthodologie d’enquête difficile à standardiser.

H) Hypothèse « non-locale » : tests d’information hors canaux sensoriels (controverses & méthodes)

• Cardeña, E. (2018). Revue des preuves expérimentales de phénomènes parapsychologiques (The Experimental Evidence for Parapsychological Phenomena: A Review). American Psychologist, 73(5), 663–677. DOI : 10.1037/amp0000236. —
  PUBLICATION

  Revue “panoramique” qui rassemble des résultats expérimentaux (télépathie/Ganzfeld, précognition/presentiment, etc.) et discute leur robustesse statistique. Son apport principal est de présenter un argumentaire “pro-effet” basé sur des méta-analyses et la cohérence transversale des effets, tout en soulignant que les tailles d’effet restent généralement faibles et très sensibles à la qualité méthodologique.

• Reber, A. S., & Alcock, J. E. (2020). Pourquoi les affirmations parapsychologiques ne peuvent pas être vraies (Why parapsychological claims cannot be true). American Psychologist, 75(5), 618–629. DOI : 10.1037/amp0000486. —
  PUBLICATION

  Contrepoint critique “de fond” : les auteurs soutiennent que les résultats positifs en parapsychologie sont plus plausiblement expliqués par des biais (publication, flexibilité analytique, artefacts) que par un phénomène réel. Utile pour cadrer le débat : même si un signal statistique existe parfois, la question centrale devient “est-il solide face aux biais connus ?”.

• Tressoldi, P. E., & Storm, L. (2024). Rapport enregistré (stage 2) : perception anomale en condition Ganzfeld – méta-analyse de plus de 40 ans de recherches (Stage 2 Registered Report: Anomalous perception in a Ganzfeld condition…). F1000Research, 10, 234. DOI : 10.12688/f1000research.51746.1. —
  PUBLICATION

  Point fort méthodologique : l’approche “registered report” vise à réduire le soupçon de bricolage a posteriori (choix d’analyses, critères, exclusions). L’étude compile des décennies d’expériences Ganzfeld (paradigme “télépathie/free-response”) et conclut à un effet global faible mais non nul, avec discussion explicite de l’hétérogénéité et des risques de biais. C’est typiquement le genre de papier à lire pour juger “ce qui tient” quand on durcit les règles.

• Storm, L., Tressoldi, P. E., & Di Risio, L. (2010). Méta-analyse des études “free-response” 1992–2008 évaluant le modèle de réduction du bruit en parapsychologie (Meta-Analysis of Free-Response Studies 1992–2008…). Psychological Bulletin, 136(4), 471–485. DOI : 10.1037/a0019457. —
  PUBLICATION

  Méta-analyse “classique” souvent citée : elle rapporte un effet global positif dans des paradigmes de type Ganzfeld/free-response, ce qui a alimenté l’idée qu’un signal pourrait émerger quand on “réduit le bruit” sensoriel/cognitif. Intérêt : elle structure le champ et quantifie l’effet. Limite : comme beaucoup de méta-analyses de domaines controversés, la conclusion dépend fortement de la qualité des études primaires et de la gestion des biais (sélection, publication).

• Mossbridge, J. A., Tressoldi, P. E., & Utts, J. (2012). Anticipation physiologique prédictive avant des stimuli apparemment imprévisibles : méta-analyse (Predictive Physiological Anticipation…). Frontiers in Psychology, 3, 390. DOI : 10.3389/fpsyg.2012.00390. —
  PUBLICATION

  “Presentiment” : la méta-analyse conclut qu’une faible différence physiologique pré-stimulus (conductance cutanée, etc.) apparaît, en moyenne, avant des événements émotionnels vs neutres, alors que l’ordre est présenté comme aléatoire. Apport : c’est une formulation testable et instrumentée (mesures physio, pas uniquement des récits). Point critique : l’effet est petit et très discuté (artefacts de filtrage, baselines, attentes implicites, choix analytiques), d’où l’importance de protocoles pré-enregistrés.

• Greyson, B., Long, J., Holden, J. M., Jourdan, J.-P., King, R. A., Mays, S., Mays, R., Rivas, T., Tassell-Matamua, N., van Lommel, P., Woollacott, M., & Tressoldi, P. (2025). Échelle de perception véridique dans les EMI : construction et première validation avec évaluateurs humains et IA (The veridical Near-Death Experience Scale: construction and a first validation with human and artificial raters). Frontiers in Psychology, 16:1661390. DOI : 10.3389/fpsyg.2025.1661390. —
  PUBLICATION

  Outil méthodologique : les auteurs construisent une “vNDE Scale” via une méthode Delphi (consensus d’expert·es) autour de critères portant sur le timing de l’enquête, le contexte médical, le niveau de vérification par des tiers et la qualité/quantité des perceptions rapportées. Ils testent ensuite la grille sur 17 cas publiés, notés par des évaluateurs humains et des LLM ; l’accord est globalement élevé (dans 14/17 cas, accord > 75% en regroupant des niveaux proches). Ce n’est pas une preuve de non-localité, mais un pas important pour rendre les dossiers “véridiques” comparables et auditables.

• Wiseman, R., Smith, M., & Milton, J. (1998). Les animaux détectent-ils le retour de leur maître ? Test expérimental du phénomène de “l’animal médium” (Can animals detect when their owners are returning home?…). British Journal of Psychology, 89(3), 453–462. DOI : 10.1111/j.2044-8295.1998.tb02696.x. —
  PUBLICATION

  Papier important parce qu’il traite frontalement l’hypothèse “le chien sait que son maître rentre” avec un dispositif expérimental et des contrôles (timings, observation, etc.). Son rôle dans ta page : montrer qu’un phénomène “intuitif” peut être attaqué scientifiquement, et que la conclusion dépend surtout de la solidité des contrôles contre les indices ordinaires (routines, bruits, micro-signaux, attentes des observateurs).

• Sheldrake, R., & Smart, P. (2000). Expériences sur un chien qui anticipe le retour de son maître
  (A Dog That Seems to Know When His Owner Is Coming Home: Videotaped Experiments and Observations).
  Journal of Scientific Exploration, 14(2), 233–255. —
  PUBLICATION

  Étude très citée dans le débat “anticipation animale” : elle documente un protocole centré sur la vidéo,
  la chronologie et des retours “à timing variable” pour tenter d’écarter l’argument des routines.
  Intérêt : tentative explicite de verrouillage des variables ordinaires.
  Limite : sujet très sensible aux biais d’observation/analyses, donc point de départ méthodologique
  et bon candidat à réplications indépendantes.